5. La Ferrandaise — l’auvergnate méconnue
Avec sa robe pie noire et blanche, la Ferrandaise, originaire du Puy-de-Dôme, était la vache des paysans d’Auvergne. Réduite à 300 têtes en 2000, elle remonte lentement à 850 en 2025 grâce à un travail de valorisation de sa viande fine et de son lait adapté aux fromages de garde. Le label “Ferrandaise Authentique” est créé en 2024, exigeant un pâturage minimum de 200 jours/an et une alimentation sans ensilage. Les éleveurs sont soutenus par la Région Auvergne-Rhône-Alpes via des primes à la qualité.
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6. La Béarnaise — la pyrénéenne en sursis
Dans les Pyrénées-Atlantiques, la Béarnaise, petite vache rousse adaptée aux pentes abruptes, ne compte plus que 250 femelles reproductrices. Son lait, utilisé pour le fromage “Ossau-Iraty”, est en concurrence directe avec celui des brebis — et perd du terrain. Pourtant, elle est indispensable à l’entretien des estives. En 2025, le Parc national des Pyrénées lance un programme de “pâturage solidaire” : les randonneurs peuvent “parrainer” un hectare pâturé par une Béarnaise — 10 €/an — pour financer les éleveurs.
Pourquoi sauver ces races ? D’abord pour leur patrimoine génétique unique : elles résistent mieux aux maladies, s’adaptent aux climats locaux, et nécessitent moins d’intrants. Ensuite, pour leur rôle écologique : elles entretiennent des paysages que les races industrielles ne peuvent pas occuper. Enfin, pour leur valeur culturelle : chaque race raconte une histoire, un terroir, un savoir-faire.
En 2025, l’espoir vient des jeunes éleveurs, des consommateurs engagés, et des politiques locales. Mais sans un soutien national massif — subventions, reconnaissance officielle, valorisation commerciale —, ces races disparaîtront dans les dix prochaines années. Sauver une vache locale, c’est sauver un morceau de France. Et il n’est pas trop tard — mais il faut agir, maintenant.