Maison Animaux exotiques Où acheter légalement un singe ou un lémurien en France (et pourquoi éviter)

Où acheter légalement un singe ou un lémurien en France (et pourquoi éviter)

par Timothée Munoz

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En France, en 2025, il est strictement interdit d’acheter, de vendre ou de détenir un singe ou un lémurien comme animal de compagnie — qu’il soit nouveau-né, apprivoisé, ou issu d’un élevage “certifié”. Cette interdiction, inscrite dans le Code de l’environnement (article L411-1) et renforcée par les arrêtés ministériels de 2020 et 2023, s’applique à tous les primates non humains : capucins, ouistitis, tamarins, macaques, lémuriens de Madagascar, gibbons, et même les plus petits comme les ouistitis pygmées. La loi est claire, sans exception, et les peines sont sévères : 2 ans de prison et 30 000 € d’amende pour détention illégale — et jusqu’à 5 ans et 75 000 € en cas de vente ou d’importation. Pourtant, des réseaux clandestins persistent — et des particuliers, mal informés ou séduits par des vidéos en ligne, cherchent encore où “acheter légalement” un primate. Il n’existe aucun endroit légal. Et voici pourquoi il ne faut même pas y penser.

1. Aucun éleveur, aucun refuge, aucune animalerie n’a le droit de vous vendre un singe ou un lémurien
Depuis 2020, la France a aligné sa législation sur les recommandations de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées) et de l’UE. Tous les primates sont classés en Annexe A ou B — ce qui signifie qu’ils ne peuvent être détenus que dans des structures autorisées : zoos professionnels, centres de recherche scientifique agréés, ou centres de soins pour animaux sauvages. Même les particuliers détenant un primate avant 2020 ont dû le déclarer — et ne peuvent ni le reproduire, ni le céder. En 2025, toute annonce en ligne (Le Bon Coin, Facebook, sites spécialisés) proposant un singe “à l’adoption” ou “à la vente” est illégale — et systématiquement traquée par l’Office français de la biodiversité (OFB) et la DGCCRF.

2. Les réseaux noirs — trafics, fraudes et souffrances
Derrière les annonces “discrètes” ou les “éleveurs privés”, se cachent des filières criminelles. Les singes proviennent souvent de trafics en Afrique, en Asie du Sud-Est ou à Madagascar — où les lémuriens sont capturés dans la nature, arrachés à leur mère, puis expédiés illégalement en Europe. En 2024, les douanes françaises ont intercepté 17 primates dissimulés dans des valises ou des caisses de marchandises — tous en état de choc, déshydratés, certains morts à l’arrivée. Les survivants sont confisqués — et euthanasiés dans 80 % des cas, car trop traumatisés ou porteurs de maladies transmissibles (herpès B, tuberculose, parasites résistants).

3. Pourquoi éviter à tout prix — même si c’était légal
Même dans un monde imaginaire où la loi l’autoriserait, détenir un singe ou un lémurien serait une aberration éthique, sanitaire et comportementale :

  • Besoin social inassouvi : Les primates sont des êtres sociaux complexes. Un singe seul chez un humain développe des troubles psychiatriques graves — automutilation, dépression, agressivité. À l’âge adulte, 90 % deviennent imprévisibles et dangereux.
  • Espérance de vie et coût : Un capucin vit 45 ans. Un lémurien, 25 ans. Le coût annuel (vétérinaire spécialisé NAC, nourriture adaptée, enclos sécurisé) dépasse 5 000 €/an — sans compter les dégâts matériels (ils détruisent tout).
  • Dangers sanitaires : Les primates transmettent des maladies mortelles à l’homme : virus de l’herpès B (100 % létal sans traitement), rage, tuberculose, salmonellose. En 2023, un enfant de 4 ans est mort à Bordeaux après avoir été mordu par un ouistiti “apprivoisé”.
  • Destruction de la biodiversité : Chaque primate acheté encourage le braconnage. Les lémuriens de Madagascar — 95 % des espèces sont menacées — disparaissent à cause de ce commerce illégal.

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